Le Gange:
Purification ou pollution rituelle?

Sommaire:

1ère partie:
Situation du Gange

2ème partie:
Les pollutions du Gange

3ème partie:
Les solutions qui ont été mise en place

4ème partie:
La disparition du plataniste et du gavial

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Liens :

*ecofriends

Situation du Gange:

Le Gange est un des 5 plus grands fleuves du monde grâce à son débit, il traverse l'Inde du nord et s'écoule de l'Himalaya, au confins du Tibet, au delta du Bengale, entre les monts Vindhya et l'Himalaya ; long d'environ 2700 km il est considéré par les Hindous comme le fleuve le plus sacré d'Inde et il joue, également, un rôle très important dans l'irrigation des terres.

Le Gange est formé à partir de deux cours : la Bhagirati, à l'ouest, et l'Alaknanda, à l'est. Il reçoit de nombreux affluents tels que la Son, la Gogra... Après l'Himalaya et le Kanpur le Gange va doubler son débit avec la Jamuna et va se déverser dans le golf du Bengale, où il formera avec le Brahmapoutre un immense delta composé d'une multitude de bras, drainant la région du Sundarban.

Mais depuis de nombreuses années le Gange est un des fleuves les plus pollué de la planète, mais son aspect sacré est un frein certain aux associations qui tentent d'assainir le fleuve...

carte géographique du Gange

Carte géographique du Gange

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Pollution du Gange:

a- les innombrables pollutions du Gange

Depuis toujours le Gange est considéré comme un fleuve sacré par les Hindous. D'après leurs textes sacrées, il conduirait directement les morts vers les dieux. De plus, il permettrai de purifier le corps et l'âme de tous les péchés. Quelques gouttes d'un élixir d'immortalité aurait été versées dedans c'est pourquoi, lors des grandes cérémonies religieuses, les fidèles boivent son eau. Mais depuis quelques années, les hindous, pour des questions médicales, portent seulement l'eau à leur visage car malgré son statut sacré, c'est aussi un des fleuves les plus pollués au monde. Avec la prise de conscience des risques encourus par le Gange, les textes sacrés ont été mis à contribution de la protection de l'écosystème. Ce fleuve présente également des risques d'assèchements car son débit diminue, il a donc du mal à rejoindre la mer. Les pollutions domestiques, urbaines et industrielles ne sont pas évacuées, l'eau polluée alimente alors les champs et les villes. Chaque jour, ce sont plusieurs milliers de mètres cubes d'eau usagée qui seraient déversées dans le Gange. Celles-ci s'accompagnent maintenant de substances chimiques telles que la lessive, les produits ménagers divers... mais les villes ne sont pas les seules à se servir du Gange comme d'une cuve de stockage d'eaux dangereuses car les usines situées tout au long de celui-ci rejettent aussi leurs eaux usagées. Par exemple, les Indiens peuvent observer certain jour des nappes brunâtres à la surface de l'eau.

Des enfants se baignant au milieu de détrituts Un fort rassemblement sur les bors du Gange


De plus, les deux barrages empêchent les eaux du Gange de pouvoir s'oxygéner ce qui entraîne une stagnation des sédiments. Le taux d'arsenic, contenu naturellement dans la vase, augmente et menace les populations environnantes.
On remarque quand même une certaine prise de conscience car des buffles et des enfants sont interdit de baignade à certain endroits, mais les Hindous sont plus inquiets pour les dauphins qui sont des animaux sacrés que pour leur propre sécurité... Mais les pollutions les plus importantes restent celles que l'on peut qualifier de sacrées, c'est à dire les cadavres incinérés, les offrandes et albutions qui polluent chaque jour un peu plus le fleuve.

b- les pollutions d'origine rituelle
Un bain dans les eaux sacrées du Gange
Il s'agit des pollutions qui sont produites par les activités religieuses qui se déroulent tout le long du Gange, fleuve sacré. En Inde, elles sont très nombreuses de par une croyance très importante et forte. En effet, les Hindouistes représentent 78% de la population indienne soit 878 millions de personnes. Ce nombre important de fidèles est une des principales causes de la pollution de Gange. En effet, les hindouistes jettent les cendres des morts dans le fleuve et parfois même faute de moyens, des cadavres à moitié incinérés ou sans sépultures. En effet, les services de police et les services de nettoyages se servent aussi du Gange comme d'une grande décharge humaine. On dénombre un peu plus de 475 cadavres jetés par jour. A tous ces cadavres s'ajoutent 1 550 tonnes de bois de crémation par jour et 9000 carcasses d'animaux. Mais les cérémonies de crémations ne sont pas les seules pollutions que l'on pourraient qualifier de sacrées. Les fidèles habitant près du fleuve, font leurs ablutions quotidiennes dedans et celles-ci polluent non seulement l'eau mais l'empoisonnent aussi. Les excréments contiennent des coliformes* qui sont responsables de certaines maladies. La norme internationale est de 500 unités par décilitres alors que le Gange en contient 1,5 millions par décilitres se qui rend l'eau impropre à la consommation et dangereuse.

*Plus connue sous le nom d'éschérichia coli, il s'agit de bactéries contenues dans le tube digestif de l'homme et des animaux à sang-chaud et qui sont les principales responsable de maladies comme la gastroentérite.

Une offrande sur les bords du Gange

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Les solutions qui ont été mises en place:

Nous savons que pour faire bouger les choses, les indiens doivent prendre conscience de l'importance de rendre le Gange plus propre afin de retrouver et de profiter à nouveau de leur fleuve sacré.

En 2008, le WWF a classé le Gange parmi les dix fleuves les plus menacés au monde. Pourtant de nombreuses actions et associations se sont crées afin de lutter contre ce nouveau problème. En effet, la mission «clean Gange» espère que d'ici 2020, toutes les eaux usées des villes et des industries soient complètement traitées avant d'être déversées dans le Gange; car seul 20% des eaux sales sont traitées, les installations actuelles ne permettent que de traiter 1 000 millions de litres d'eaux par jour alors que les villes du Gange en rejettent en moyenne 3 000 millions de litres par jour. Avec l'aide de la banque mondiale, l'Inde va dépenser 3 milliards d'euros dans la construction de stations d'épuration classique et dans l'introduction de méthodes alternatives de traitement. Les programmes GAP (Ganga Action Plan) se focalisent plutôt sur la pollution industrielle. Mais d'autre solutions ont été pensées, tel que la construction de toilettes publiques ou l'introduction de tortues nécrophages qui avaient pour but de se nourrir des cadavres partiellement brûlés, mais ceci fut un échec car les pêcheurs et les riverains les plus pauvres, toujours à la recherche d'un possible travail pour survivre, ont pêchaient cette espèce source d'espoir.

Une mère et son enfant dans le Gange


Le BAMP ( Bahraich Arsenic Mitigation Plan), Eco friend* associés à JICA ( Japan International Cooperation Agency) depuis 2006 luttent contre la pollution du Gange, leur premier but est d'intervenir au près des écoles, des enseignants et de tous les habitants pour les sensibiliser à la pollution de leur fleuve sacré. La pollution des nappes profondes d'eau est une pollution naturelle liée à la géologie des lieux. Le BAMP, établit à Tulsi Ghat est un espoir dans la protection du Gange car le gouvernement indien ne fait pas beaucoup de suivi de la qualité de l'eau dans la région et ne vérifie pas les puits gouvernementaux. Cette association pointe du doigt la pollution à l'arsenic qui est cinq fois plus importante que la quantité maximale prescrite par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce qui entraîne la dégradation des sols de cultures et qui ensuite s'infiltre dans la nourriture. Les habitants se servent de l'eau comme une eau potable, car même s'ils ne la boivent presque plus, ils se lavent et cuisine avec. Tout ceci ayant pour conséquence l'apparition de maladies et de lésions de la peau, que la majorité ne peut pas soigner par manque de moyens. On voit également beaucoup de cancer de la peau, des reins, du pancréas, du foie et des troubles neurologiques. On remarque que de nombreuses espèces sont en danger tel que les dauphins, les tortues, les sauriens et les requins d'eau douce ainsi que les poissons qui nourrissent un grand nombre de familles de pêcheurs. Certaines espèces endémiques sont également menacées tel que les crocodiles et les dauphins du Gange, ces 25 dernières années, 30% des espèces aquatiques ont disparues. Le débit du fleuve est aussi touché car on remarque qu'il s'affaiblit de jour en jour. Eco Friend sonde les puits pour évaluer le degré de pollution, si celui ci est contaminé, ils préviennent les foyers concernés.
Une mère et son enfant sur les rives du Gange
*Ecofriends est une des ONG environnementales les plus connues, celle-ci fut crée par Rakesh, un étudient de l'université de Kampur, qui était en première année de thèse politique environnementale, son directeur de thèse et des amis. Cette association a permit aujourd'hui de fermer 128 usines.

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La disparition du plataniste et du gavial:

a- La disparition du plataniste
Un plataniste au milieu du Gange
Également appelé Bhulan ou dauphin d'eau douce, il ne vit que dans le bassin inférieur de l'Inde (dans le Gange, le Brahmapoutre, le Megna et le Karnaphuli en Inde et au Bangladesh). Il a totalement disparu des quatre grands affluents de l'Inde et son aire de répartition continue à diminuer. En effet, 90% de ces dauphins vivent dans un espace inférieur à 190 km, une réserve de platanistes qui existe depuis 30 ans entre deux barrages. Le plataniste est donc une espèce très menacé, il ne restait plus que 1100 dauphins en 2001 mais grâce à cette réserve et une prise de conscience de la population on en compte aujourd'hui 1330 environ.

Le dauphin du Gange est un cétacé sacré pour les indiens; étant presque aveugle, son sonar est très puissant pour compenser cette handicap et lui permet de se nourrir et de se déplacer. Ce dauphin d'eau douce est caractérisé par son bec étroit et sa bosse triangulaire sur son dos. Ils vivent par petits groupes de dix individus maximum.
Un plataniste
Le plataniste est menacé par la pollution de l'eau, les barrages, le trafic fluvial, la pêche et l'agriculture qui détruisent leur espace vital. A la saison des pluies, on retrouve beaucoup de platanistes qui sont échoués et prisonniers des canaux d'irrigation asséchés, le WWF et d'autres associations mènent régulièrement des missions de sauvetage pour ramener le plus de dauphins possible vers le fleuve, ils effectuent également des recherches sur les dauphins afin de mieux les comprendre. Le WWF lutte contre la pollution des eaux et informe la population des dangers, ils mènent des formations dans les écoles, les villages mais aussi lors d'excursions pour les touristes.

Les barrages sont une menace pour les platanistes car ceux-ci séparent leurs espaces vitaux ce qui rend la reproduction plus difficile. De plus, les substances toxiques rejetées en grande quantité dans le fleuve ont une influence sur la fécondité et la santé des animaux.

b-La disparition du gavial
La tête d'un gavial
Le Gavial est l'une des espèces de crocodiles asiatiques les plus rares qui vit dans le Gange, il fait parti de la famille du saurien. Il est aujourd'hui menacé à cause des chasseurs qui font des profils avec la vente de sa peau de très grande qualité nécessaire à la fabrication du cuir. Pourtant, le gavial est un animal sacré pour les Hindous, il arrive parfois que les fidèle le nourrissent auprès des temples. De plus il s'agit d'une espèce inoffensive pour l'homme. Mais la chasse n'est pas la seule raison de leur diminution, les accidents dus à la pêche, l'accroissement du trafic fluvial et de l'agriculture menacent leurs vies. Cette espèce est pourtant protégée par la loi.

Une des solutions les plus courantes pour sauver cette espèce en voie de disparition est la construction de réserves qui se rapprocherait de leurs habitats naturels.

Tout comme les platanistes leur reproduction est difficile.

Ce crocodile peut atteindre 6 mètres et est caractérisé par un museau étroit. C'est un des seuls crocodiles à être presque totalement aquatique, en effet, il n'est pas capable de sortir de l'eau pendant très longtemps.
Un gavial